Il y a quelques jours, j’ai posé une question un peu étrange à des personnes et à l’IA ChatGPT-4 (le but est de comparer la créativité et le raisonnement de chacun) :

❓ Quel élément (Terre, Air, Feu, Eau) représente le mieux votre activité ainsi que votre engagement écologique, et pourquoi ?

Green Error

Quand j’ai lu la dernière partie de sa réponse, j’ai bondit de mon siège :

🤖 (GPT4) : « […] Impact environnemental minimal : L’élément air symbolise également la légèreté et la transparence, ce qui est cohérent avec mon engagement en faveur de l’écologie. En tant qu’IA basée sur le cloud, je n’ai pas d’empreinte physique et ma consommation d’énergie est optimisée, ce qui réduit mon impact sur l’environnement. »

🧠 Je lui fais alors remarquer que les data centers sont très gourmands en énergie, entre autres, et je lui demande ce qu’il en pense. Il m’accorde ce point en citant les inconvénients de ces infrastructures, non sans finir par une petite justification :

🤖 (GPT4) : « […] Cependant, il est important de noter que de nombreuses entreprises de cloud computing, dont celles qui hébergent des services d’IA, travaillent activement pour réduire leur impact environnemental. Les efforts comprennent l’utilisation d’énergies renouvelables, l’amélioration de l’efficacité énergétique, la réduction de la consommation d’eau et le recyclage des déchets électroniques. »

Puis :

« Je m’excuse pour cet oubli dans ma réponse initiale. En tant qu’IA, mon but est de fournir des informations pertinentes et précises pour répondre aux questions qui me sont posées. Cependant, il peut arriver que je ne parvienne pas à identifier tous les aspects pertinents d’une question ou que je fasse des erreurs dans mes réponses.

Dans ce cas, j’ai omis d’aborder les impacts environnementaux associés aux data centers et au cloud computing. J’apprécie que vous ayez soulevé ce point, et j’ai pris en compte ces éléments dans ma réponse révisée. Je m’efforce constamment d’améliorer mes réponses et mon processus de raisonnement pour fournir des informations plus précises et pertinentes. »

L’esprit critique

Si je n’avais pas déjà eu connaissance des dépenses énergétiques liées au cloud computing, je serais passé à côté de son gros raccourci (il pourrait sembler intuitif que le numérique n’ait pas d’impact environnemental).

Et c’est là que se trouvera l’une de nos forces pour demain : dans l’usage de l’esprit critique.

Car l’IA va s’imposer comme un outil de travail et de loisir indispensable, que l’on utilisera tous les jours et qui sera fiable 99% des cas. Elle aura notre confiance, car on ne pourra pas tout vérifier…

Alors au lieu de chercher à vérifier systématiquement toutes les informations, il est crucial d’apprendre à identifier les situations où notre esprit critique est particulièrement nécessaire. Nous pouvons développer notre capacité à détecter les incohérences, les contradictions ou les zones d’ombre dans les informations que nous recevons, qu’elles proviennent d’une IA ou d’une autre source.

Plutôt que de tout remettre en question, on peut se concentrer sur les cas où notre intuition ou notre expérience nous suggère qu’une vérification supplémentaire est justifiée (c’est un peu le principe d’antifragilité de Nassim Nicholas Taleb).

L’art de se poser des questions

Comme je l’avais déjà souligné dans un post précédent, il est important de cultiver notre curiosité et notre capacité à poser des questions pertinentes. Ce qui nous permettra de creuser plus profondément les sujets qui nous intéressent et de mieux comprendre les nuances des informations fournies.

En développant ces compétences et en les combinant avec les forces des intelligences artificielles telles que GPT ou autres, nous pourrons tirer le meilleur parti des technologies d’IA sans sacrifier notre autonomie de pensée et notre sens critique.

C’est en cultivant notre esprit critique et en osant douter que nous pourrons véritablement affirmer : je doute donc je suis, même à l’ère de l’intelligence artificielle.